Protection du climat: sur la bonne voie

Un vaste mouvement en faveur de la protection du climat anime l’Europe. En Suisse aussi, des manifestants, souvent jeunes, poussent les acteurs politiques, les entreprises et la population à agir. «Plus d’action, moins de CO2», entend-on par exemple. Les CFF sont déjà au travail. Avec succès.

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C’est un beau matin d’avril en gare de Mägenwil. Le bâtiment de la gare n’a plus depuis longtemps sa fonction d’antan; les guichets ont disparu et à l’étage supérieur, il y a un appartement de quatre pièces fraîchement rénové qui attend ses locataires. Un autre appartement est déjà loué, et dans la halle aux marchandises adjacente, des artisans entreposent leurs outils.

La fierté d’un concierge

Anton Kqira le concierge du bâtiment, descend au sous-sol. Le contrôle hebdomadaire du chauffage est au programme. Le chauffage aux pellets de bois a été installé à la fin novembre 2018. Il remplace le chauffage au mazout des années 1960. Le concierge travaille à l’écran. Tout fonctionne comme il faut. «Cela n’a pas toujours été le cas ces dernières semaines», précise-t-il. Il lui est déjà arrivé régulièrement de devoir procéder à un dépannage. Cela dit, il se déclare globalement très satisfait du chauffage à pellets. C’est avec fierté qu’il en explique le fonctionnement, soulignant aussi son avantage environnemental.

Le remplacement du chauffage au mazout en gare de Mägenwil n’est qu’un exemple de ce que les CFF entreprennent pour préserver le climat. À ce jour, ils ont procédé à la rénovation énergétique de plus de 80 gares et bâtiments de service, et remplacé les chauffages à mazout par des installations à pellets, des pompes à chaleur et des systèmes de chauffage à distance. Ce faisant, les CFF économisent chaque année 1,1 million de litres de mazout. D’autres bâtiments suivront prochainement.

En bonne voie pour ce qui concerne le CO2

Des mesures telles que le remplacement de brûleurs à mazout par des systèmes de chauffage fondés sur les énergies renouvelables ou le passage au courant hydraulique (90% du courant de traction, 100% du courant domestique) contribuent notablement à l’atteinte des objectifs climatiques des CFF. D’ici à 2025, en effet, l’entreprise entend diviser par deux ses émissions de CO2 par rapport à 1990. Un grand nombre de mesures d’économies d’énergie y contribuent aussi. Les CFF n’ont pas attendu la Suédoise Greta Thunberg pour s’engager en faveur de la protection du climat. En 2010 déjà, cette problématique était un élément de la stratégie environnementale du groupe.

Un coup d’œil dans le rapport de développement durable 2018 montre qu’en matière de protection de l’environnement, les CFF sont en bonne voie pour atteindre leurs objectifs. En 2018, ils ont économisé 62 803 tonnes de CO2 et dépassé ainsi leur objectif annuel. Les CFF ont d’ores et déjà réduit leurs émissions de CO2 de 44% par rapport à 1990. Ils sont en bonne voie pour atteindre leur objectif en 2025.

Souligner l’avantage environnemental

Avec leur objectif climatique, les CFF se montrent plus ambitieux que la Suisse elle-même. «C’est une bonne chose», affirme Christina Meier, responsable Développement durable. En leur qualité d’entreprise proche de la Confédération, les CFF ont une responsabilité sociale particulière. «La population et les milieux politiques ont des attentes plus élevées envers nous.» C’est pourquoi les CFF participent aussi à l’initiative Exemplarité énergétique. Celle-ci s’adresse aux entreprises proches de la Confédération et des cantons, désireuses d’agir de façon novatrice et exemplaire dans le domaine énergétique. D’ici à 2025, les CFF entendent économiser quelque 600 GWh par an, soit la consommation annuelle d’électricité de l’ensemble des ménages du Tessin. Le programme de mesures complet d’économies d’énergie contribue à la stratégie énergétique de la Suisse, mais aussi à la protection du climat.

Rappeler l’avantage environnemental

D’ores et déjà, les CFF contribuent notablement à la préservation du climat en Suisse. Avec la mobilité douce, le chemin de fer est le moyen de transport le plus respectueux de l’environnement, comme l’a rappelé dernièrement une étude de l’Office fédéral de la statistique. La Suisse réduit chaque année ses émissions de CO2 de cinq millions de tonnes, soit 10% de l’ensemble des émissions nationales.

«Nous devons constamment rappeler cet avantage environnemental à la population», déclare Christina Meier. Pour beaucoup de gens, le fait que le chemin de fer soit meilleur que le trafic individuel motorisé traditionnel en ce qui concerne la consommation d’énergie et les émissions est une évidence. En revanche, le doute s’installe souvent lorsque l’on compare le chemin de fer aux voitures électriques. «Là aussi, c’est le chemin de fer qui a l’avantage environnemental», dit Christina Meier. C’est pourquoi les CFF entendent lancer à la fin mai une campagne destinée à souligner l’image environnementale du chemin de fer.

Dix objectifs atteints

La protection du climat et l’efficacité énergétique sont deux des dix-sept domaines dans lesquels les CFF se sont fixé des objectifs de développement durable pour 2018. Dix de ces objectifs ont été atteints, voire dépassés. De nouveaux projets de protection de la nature ont été concrétisés, la mobilité combinée a généré davantage de recettes et la sécurité de l’accès au chemin de fer pour les utilisateurs a été garantie.

Cinq objectifs ont été manqués de peu, par exemple la stabilisation de la santé du personnel. Le nombre de jours d’absence par équivalent temps plein (ETP) s’est élevé à 13,9 jours civils en 2018, ce qui représente une hausse de 0,4 jour par rapport à l’année précédente.

Deux objectifs ont été nettement manqués. D’une part, celui concernant l’accessibilité physique et numérique; d’autre part, les CFF ne sont pas parvenus à inciter autant que souhaité les voyageurs à prendre le train aux heures creuses plutôt qu’aux heures de pointe.

Pour en savoir plus sur la stratégie des CFF en matière de développement durable.