En piste pour le hackathon trinational de la ponctualité

À 20 et 21 mai 2019, le siège des CFF a été confié à des hackers. Pour le hackathon trinational, neuf équipes ont mis à profit les nouvelles formes de travail pour tenter de relever différents défis. À l’occasion de la semaine de la ponctualité, nous avons suivi de près une équipe en particulier.

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Pour la deuxième fois déjà, des hackers de la Deutsche Bahn (DB), des Österreichische Bundesbahnen (ÖBB) et des CFF se sont retrouvés pour une séance internationale de hacking . « Cette année, le hackathon trinational a réuni 110 femmes et hommes qui ont établi leurs quartiers au siège CFF de Berne Wankdorf pour deux jours », précise Christian Trachsel, membre du comité organisateur et responsable Open Data aux CFF. «Pour participer, il faut être ouvert aux nouvelles solutions et aimer réfléchir à un sujet pendant 24 heures», indique M. Trachsel. Il rappelle que l’évènement n’est pas du tout réservé aux programmeurs. «Nous avons aussi besoin de commerciaux. L’essentiel, c’est le travail d’équipe», ajoute-t-il. Les neuf équipes internationales se sont plongées dans la recherche de solutions à des problèmes numériques en rapport avec le chemin de fer. Il était important que les équipes soient composées de spécialistes et de personnes douées en informatique, car c’est la solidarité dans l’effort pour proposer la meilleure solution qui fait la force du hackathon.

Toujours plus de service grâce à l’Open Data

En complément de la semaine de la ponctualité des CFF, l’une des équipes s’est attelée à ce thème qui fait beaucoup parler: la ponctualité. C’est une valeur importante pour la majorité des clientes et clients. Elle est donc au cœur des préoccupations pour les trois entreprises de chemin de fer participantes. «En proposant à nos clientes et clients un pronostic de fiabilité de leur chaîne de voyage, nous leur donnons la possibilité de planifier encore mieux leur voyage». Voilà comment Robin Schmid, membre de l’équipe Ponctualité, résume l’idée de son défi.

L’équipe de Mme Schmid a commencé par analyser les données de la chaîne de voyage Vienne–Berne Wankdorf concernant la ponctualité et les retards. «Ces données, qu’on appelle aussi Open Data, sont publiques et accessibles à tous. Mais avec cette idée, nous aimerions épargner l’analyse des données à nos clients», explique Mme Schmid. L’étape suivante a consisté à calculer la fiabilité de cette chaîne de voyage grâce aux données analysées. Enfin, l’équipe a matérialisé les calculs par des notes de 1 à 5 étoile(s).

Les nouveaux modes de travail laissent entrevoir un futur prometteur

Au sein de l’équipe Ponctualité, l’étroite collaboration et les débats d’égal à égal ont permis de prendre rapidement des décisions et donc de trouver de promptes solutions à des problèmes complexes. Pour M. Trachsel, «ça correspond bien au mode de travail du futur».

««Je suis vraiment impressionné de tout ce qui a été accompli en si peu de temps. Le hackathon trinational est formidable. La collaboration fonctionne bien, motive les participants et rassemble les différentes entreprises nationales de chemin de fer».»
Jacques Boschung, responsable Infrastructure

Ces 24 heures sont principalement dédiées aux échanges et à la coopération entre les trois compagnies ferroviaires afin d’imaginer ensemble des solutions internationales. Les idées développées constituent toujours un bon point de départ mais restent des prototypes. À ce stade, on ne savait pas encore quels projets seraient poursuivis.

Source: SB CFF FFS

Qu’est-ce que le hackathon trinational?

Le hackathon trinational est organisé par la Deutsche Bahn (DB), les Österreichische Bundesbahnen (ÖBB) et les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF), d’où ce qualificatif de «trinational». Le mot-valise «hackathon» est formé à partir de «hacker» et «marathon». L’objectif du hackathon trinational est de trouver en 24 heures des solutions à des problèmes posés en amont. Ces solutions sont élaborées dans le cadre d’un atelier d’ingéniosité, sous forme de défis lancés aux différentes unités d’affaires. Il émane de ces rencontres des idées de la débrouillardise: des prototypes numériques comme des applis pour smartphone ou des modèles de données.

  • Chacun des trois pays a suggéré des problématiques:

  • Ville intelligente: conception d’offres intégrales de mobilité et de logistique dans les gares (DB)

  • Train de nuit: plate-forme de recherche pour les voyageurs soucieux de l’environnement (CFF)

  • Ponctualité de la chaîne de voyage: évaluation de la probabilité de ponctualité pour nos clients (CFF)

  • Gestion du savoir 2.0: utiliser un réseau de connaissances grâce à l’intelligence artificielle (CFF)

  • Tulipes de Rotterdam: transférer le trafic marchandises des camions au rail et surmonter la barrière de la langue en conduite de l’exploitation (CFF)

  • Navigation intérieure: navigation 3D à la gare sans GPS (ÖBB dig@iattack)

  • WiFi:

    • WiFi dans les gares, mise au point de nouveaux modèles d’affaires (données test de la DB)

    • Passroam: WiFi sans frontières (poursuite du projet depuis le hackathon 2018 – ÖBB)

Le hackathon à l’origine d’une belle réussite

L’an dernier, le hackathon trinational de Vienne avait donné naissance au train parlant. Esther Buchmüller avait su convaincre la direction de Voyageurs avec son idée d’un assistant pour les voyageurs malvoyants, prototype à l’appui, et le projet «CFF Inclusive» a été développé fidèlement à l’esprit «hackathon».