Réutilisation d’un bâtiment ferroviaire durable chez Énergie

Un bâtiment futuriste était visible jusqu’à peu à Zurich. Il s’agissait d’un projet pilote de 2 ans portant sur la construction durable de bâtiments ferroviaires aux CFF. Toutes les informations sur ce projet passionnant des CFF sont disponibles dans l'interview.

Temps de lecture: 3 minutes

Raphael Kurmann, chef de projet général BTG nouvelle génération

L'interview est menée par Raphael Kurmann, chef de projet général BTG nouvelle génération, et Michael Hirsiger, manager opérationnel des installations chez CFF Énergie et propriétaire de la sous-station à Massaboden (y c. bâtiment de technique de commande).

Qu’est-ce qu’un bâtiment de technique ferroviaire et quels sont les tests que le projet pilote a permis de réaliser?

Raphael Kurmann: Un bâtiment de technique ferroviaire sert en premier lieu à protéger les équipements d’exploitation des installations électriques, de sécurité et de télécommunication, ainsi que l’alimentation électrique correspondante. Nous souhaitions concevoir la nouvelle génération de bâtiments de manière plus durable, notamment en délaissant le béton au profit du bois. Nous devions toutefois nous assurer que ce matériau permettait de répondre aux exigences en matière de protection-incendie, de sécurité sismique, de protection contre les effractions et de longévité. Autre grand changement: l’aspect du bâtiment avec sa façade photovoltaïque.

Outre ces deux nouveautés, nous avons également testé la méthode BIM (Building Information Modelling), un nouveau concept de climatisation ainsi que diverses mesures d’optimisation au niveau de l’aménagement intérieur.

Quels sont les avantages de la nouvelle méthode de construction et quand sera-t-elle appliquée?

Raphael Kurmann: Une méthode de construction durable n’est pas seulement «verte», elle présente aussi divers avantages sur l’ensemble du cycle de vie. Ainsi, avec le bois comme matériau de construction, nous n’avons pas besoin d’isolation supplémentaire. Inutile également de refroidir ou de chauffer autant qu’aujourd’hui. Nous pouvons donc réduire la taille de l’installation de refroidissement et diminuer les coûts d’exploitation et d’entretien. De plus, grâce à sa façade photovoltaïque, le bâtiment passe du statut de consommateur d’énergie à celui de fournisseur d’énergie. Nous pouvons ainsi utiliser l’énergie directement dans le bâtiment et injecter le surplus dans le réseau. Résultat: le nouveau bâtiment coûte moins cher sur toute sa durée de vie.

Les premiers projets de mise à l’enquête seront déposés auprès de l’OFT début 2024 et les premiers bâtiments «nouvelle génération» seront achevés et mis en service en 2026.

Michael Hirsiger, manager opérationnel des installations chez CFF Énergie et propriétaire de la sous-station à Massaboden (y c. bâtiment de technique de commande)

Où se trouve à présent le bâtiment pilote?

Michael  Hirsiger: La rénovation de la sous-station CFF à Massaboden nécessitait la construction d’un local technique supplémentaire pour les installations de commande. Dans le cadre de mes activités antérieures chez I-AEP-ENG-FS, j’avais découvert la nouvelle cabine technique en bois. Nous avons donc réuni le groupe de projet EN et les collègues d’I-NAT-PAG. Lors d’un échange intersectoriel de connaissances, j’ai eu l’occasion de discuter avec Raphaël du fait que l’on recherchait une utilisation définitive pour le bâtiment pilote. Entre-temps, le bâtiment a été transporté à Bitsch où il servira certainement de local technique pendant les 20 prochaines années. Autre effet secondaire positif: CFF Énergie examine à présent la possibilité de construire de futures sous-stations en bois.

On retiendra de cette histoire qu’il ne faut pas hésiter à élargir son horizon et à échanger avec d’autres unités. C’est ainsi que l’on trouve des solutions intéressantes pour le système ferroviaire dans son ensemble.