Les 10 choses à savoir sur l’horaire 2025

L’annonce d’une refonte de l’horaire en Suisse romande le vendredi 5 mai dernier a suscité de nombreuses réactions. Mais qu’en est-il vraiment ? Pourquoi ce nouvel horaire est-il indispensable ? 10 choses qu’il faut savoir sur le nouvel horaire.

Temps de lecture: 6 minutes

1. Résumé des épisodes précédents

Pour bien comprendre, il faut revenir quelque 19 ans en arrière, en décembre 2004. Souvenez-vous: l’introduction de Rail 2000 avec un horaire tout neuf, entièrement repensé et dépoussiéré. Depuis, pratiquement chaque année, l’horaire a grossi, enrichi qu’il fut par de nouveaux sauts d’offres et des trains supplémentaires. Et ces dernières années, nous l’avons tous remarqué, l’horaire a de plus en plus de peine à être ponctuel. Il fallait donc agir et, comme nous l’avons déjà fait il y a quelques années en Suisse alémanique, lui donner un nouveau coup de jeune.

2. Pourquoi un nouvel horaire ?

Les chiffres de ponctualité le montrent mois après mois: les trains sont moins à l’heure en Suisse romande que dans le reste de la Suisse. Il y a de nombreuses raisons à cela, mais citons-en trois:

  1. Les temps calculés pour monter et descendre d’un train ne sont plus suffisants: l’augmentation constante du nombre de voyageurs nécessite davantage de temps pour laisser sortir la clientèle des convois.
  2. Depuis Rail 2000, le nombre de trains qui circulent sur les voies, et qui de ce fait les usent, est en augmentation. Il faut donc davantage d’entretien du réseau.
  3. Les développements du réseau, avec la construction d’infrastructures supplémentaires ou encore de nouvelles gares, entraînent un grand nombre de chantiers sur les voies. Et qui dit chantier dit ralentissement des convois.

En bref, il faut donner de l’air à l’horaire, en augmentant notamment les temps de parcours entre les gares, afin de permettre l’entretien et le développement de celui-ci.

3. Comment on a préparé ce nouvel horaire ?

L’horaire 25 est le fruit d’un intense travail commun avec les cantons de Suisse occidentale. Leurs spécialistes ont travaillé main dans la main avec nos spécialistes pour créer cet horaire. Une tâche longue et ardue: les mesures qui plaisaient à l’un ne satisfaisaient pas forcément l’autre. Ce nouvel horaire est donc le résultat d’un compromis équilibré qui pouvait satisfaire chaque canton, même si dans certains cas il a fallu trancher pour la moins mauvaise solution.

4. Si on devait trouver 3 points positifs au nouvel horaire ?

  1. Davantage d’air dans le système avec des temps de parcours rallongés de quelques minutes qui permettent de réaliser les travaux d’entretien et de développement du réseau.
  2. Une meilleure ponctualité, et en conséquence une meilleure qualité pour nos clientes et clients.
  3. De nouvelles correspondances avec notamment le nœud de Renens, mais aussi des nouvelles relations entre Vevey et Palézieux, la cadence à la demi-heure entre le Pied du Jura et Lausanne ou encore le prolongement des RegioExpress en direction de Martigny...

L’ensemble des nouveautés du nouvel horaire peut être téléchargé en cliquant sur le lien de la rubrique «Downloads» en haut à droite de l'article.

5. Et un point moins positif: l’IC 5

C’est le point qui a fait le plus parler de lui ces derniers temps: l’IC 5 ne desservira plus la branche Genève, mais desservira chaque demi-heure Lausanne, avec correspondance à Renens pour Genève.

6. En détails, ce qui est prévu entre le Pied du Jura et Genève

Les trains IC5 (ligne du Pied du Jura) auront tous Lausanne comme terminus, chaque demi-heure. Ces trains IC5 feront désormais arrêt à Renens, où les clients voyageant d’Yverdon-les-Bains, Neuchâtel ou Bienne à Genève changeront de train. Aujourd’hui, les clients voyageant entre Neuchâtel et Genève disposent chaque heure d’une liaison sans changement en 1h09 et d’une autre, avec un changement à Lausanne, en 1h36. Dans l’horaire 2025, ces mêmes clients disposeront de deux liaisons par heure avec changement à Renens, en 1h17.

Cette cadence 30 minutes, que ce soit pour Lausanne ou Genève, sera également à disposition des voyageurs à destination ou provenance, par exemple, de Bienne et Delémont. A Lausanne, la correspondance entre les trains IC5 (ligne du Pied du Jura) et la Riviera ou le Bas-Valais sera désormais possible chaque demi-heure, avec les trains RegioExpress.

7. Pourquoi a-t-on choisi cette solution ?

Parce qu’il est impossible de faire circuler ces trains de façon systématique dans de bonnes conditions, en particulier sur l’axe Lausanne-Genève, très sollicité par les trafics grandes lignes, régional et marchandises, et jusque dans le nœud de Genève. Cette gare est appelée à être en travaux pendant de nombreuses années.

C’est l’étude de la demande sur la ligne qui a conforté ce choix:

  • Au départ de Delémont, les flux principaux sont en direction de Bâle ou Bienne.
  • Près des trois quarts de la clientèle en provenance de Bienne, Neuchâtel ou Yverdon-les-Bains se rend vers l’agglomération lausannoise.
  • Au départ d’Yverdon-les-Bains, 81 pour cent de la clientèle voyage en direction de Lausanne.

8. Et pour les autres clients ?

Des exceptions sont cependant prévues aux heures de pointe du matin et du soir, avec la circulation de trois trains directs dans le sens Neuchâtel - Genève-Aéroport le matin et trois trains directs en direction de Neuchâtel le soir. En sens inverse, il y aura un train le matin aux heures de pointe entre Genève-Aéroport et Neuchâtel et un train le soir entre Neuchâtel et Genève-Aéroport.

9. C’est définitif?

Non, cette situation est provisoire et cette liaison n’est pas abandonnée. Elle sera réintroduite au fur-et-à mesure de la mise à disposition des nouvelles infrastructures. Une bonne nouvelle : avec la mise en service de la nouvelle double voie entre Grellingen et Duggingen, la relation directe Lausanne-Delémont-Bâle sera réintroduite en décembre 2025.

10. Le Pied du Jura, c’est important pour les CFF ?

Pour les CFF, les villes et les régions de la ligne du Pied du Jura sont de première importance. Ils investissent d’importants montants pour le développement des transports publics. L’an dernier, les CFF annonçaient, avec la Ville d’Yverdon-les-Bains et le Canton de Vaud, leur volonté d’investir plusieurs centaines de millions de francs pour y maintenir et transformer en profondeur les ateliers historiques d’Yverdon-les-Bains où travaillent actuellement plus de 700 personnes. Entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, une nouvelle ligne est prévue qui permettra de diviser les temps de parcours par deux. Entre Neuchâtel et Bienne, les travaux de construction du nouveau tunnel de Gléresse ont commencé, avec un investissement de 431 millions de francs. A Genève encore, plus de 2 milliards de francs seront investis dans le réseau et dans une gare souterraine.

Le nouvel horaire a pour but de garantir une offre ponctuelle et robuste à la clientèle, tout en développant le réseau du futur, dans toute la Suisse.

Pour en savoir plus: