Depuis le début de l’année, dix accidents de manœuvre ou de trains se sont produits sur le réseau des CFF. Le plus important étant celui qui a impliqué deux trains régionaux à Neuhausen (SG), et pour lequel on a dénombré 26 blessés. Le dernier accident s’est produit vendredi dernier à Cossonay (VD), lorsqu’une locomotive de manœuvre ne s’est pas arrêtée au bout d’une voie de garage et a fini sa course dans une rivière. Les deux mécaniciens de locomotive, travaillant pour une entreprise externe, ont été transportés à l’hôpital pour un contrôle. Les autres accidents n’ont entraîné que des dégâts matériels. Mais ils ont dans certains cas eu des répercussions massives sur l’exploitation ferroviaire. «Cela a entraîné des déviations et des retards pour notre clientèle. Nous regrettons cette accumulation d’incidents et présentons nos excuses à notre clientèle», a déclaré lundi à Berne Philippe Gauderon, membre de la direction du groupe CFF et responsable de la division Infrastructure.
Lors d’une rencontre avec la presse, il a répondu, avec le chef de la sécurité aux CFF, à toutes le questions sur cette accumulation d’incidents et a informé sur l’état actuel des analyses. «Nous disposons d’une stratégie de sécurité systématique basée sur le long terme et d’un programme de mesures. Nous faisons tout pour toujours améliorer davantage la sécurité. C’est pour cela que les analyses des accidents sont discutées au plus haut niveau, que nous examinons l’efficacité des mesures déjà prises et que nous évaluons si d’autres mesures doivent être mises en place», a expliqué Hans Vogt, responsable de la sécurité aux CFF. Même si certaines enquêtes sont encore en cours, les premiers éléments démontrent qu’il n’y a aucun point commun entre les différents accidents. «Il n’y a objectivement aucun modèle qui indiquerait un problème systématique. Mais nous comprenons que cette succession inhabituelle d’incidents fasse l’objet de questions sur la sécurité, que nous prenons très au sérieux», a souligné Philippe Gauderon.
Sur la base d’un programme de sécurité stratégique et appliqué à toute l’entreprise, les CFF travaillent à l’amélioration constante de la sécurité. La stratégie prend en considération le développement futur du trafic et elle est actualisée tous les quatre ans, la dernière fois en 2012. Les points forts en sont une culture marquée de la sécurité, des mesures techniques, la fiabilité des processus ayant une incidence sur la sécurité, un accès sûr au train pour les voyageurs, des innovations et un respect rigoureux des règles de sécurité lors de changements. En outre, l’état de l’infrastructure et le besoin de rattrapage en matière d’entretien sont gérés sur la base des enseignements tirés de l’audit sur le réseau suisse. Les CFF améliorent systématiquement la qualité de leur infrastructure.
Les CFF tirent les conséquences de ces incidents
L'expansion des systèmes de sécurité modernes se poursuit
Dans le cadre de cette innovation technologique, les CFF se sont fortement engagés ces dernières années afin que l'actuel système de sécurité soit, aux points critiques, complété par un contrôle de vitesse. Fin 2011, les CFF ont décidé d'investir 50 millions de francs supplémentaires pour augmenter le nombre de signaux équipés d’une installation de surveillance de la vitesse (ZUB) de 3200 à 4900. Le système ZUB arrête un train avant le franchissement du signal. Malgré l’augmentation du trafic, le niveau de sécurité augmente à moyen-terme et le risque résiduel diminue. Se basant sur une évaluation des risques, les CFF ont installé un réseau d'équipements fixes pour surveiller le passage des trains ces dernières années. La Suisse est le leader mondial pour l'utilisation du contrôle automatique des trains. Actuellement, 138 installations de contrôle des trains (ICT) sont opérationnelles sur le réseau des CFF et du BLS. Ce système permet de détecter les défauts techniques, avant qu'ils ne provoquent d’événements sur le réseau ferroviaire.
En outre, la surveillance du réseau est complétée par des inspecteurs expérimentés, qui arpentent et contrôlent le réseau ferroviaire des CFF – long de plus de 3000 kilomètres – tous les 14 jours. S’y rajoutent des véhicules de diagnostic équipés de la dernière technologie en matière de mesure, qui examinent en permanence l’infrastructure CFF, c'est-à-dire le ballast, les rails, les lignes de contact et les tunnels afin de détecter d'éventuelles irrégularités.