Premier semestre 2017: Les CFF en bonne voie – pressions sur le trafic marchandises en Suisse

Au premier semestre 2017, les CFF ont transporté plus de voyageurs qu’à la même période de l’année précédente. La ponctualité et la satisfaction de la clientèle en trafic voyageurs et dans les gares se sont renforcées. La progression des canaux de vente numériques s’est poursuivie. Le résultat du groupe s’est inscrit en hausse et le taux de couverture de la dette s’est amélioré. En revanche, les fortes pressions sur le trafic marchandises en Suisse n’ont pas épargné CFF Cargo, qui a terminé le premier semestre sur un résultat négatif. Grâce à un chiffre d’affaires record, le fret international a enregistré un résultat positif au premier semestre. La longue interruption de la ligne Bâle–Karlsruhe pèsera sur les chiffres de l’exercice, même si les CFF multiplient les efforts pour minimiser les effets des travaux.

Temps de lecture: 6 minutes

La satisfaction de la clientèle en trafic voyageurs a augmenté de 0,5 à 74,8 points par rapport au premier semestre 2016, et la satisfaction en gares s’est accrue de 2,0 à 78,5 points. Sur la même période, la ponctualité clientèle s’est améliorée de 2,1 à 89,8 points, et ce malgré la situation délicate liée aux travaux en Suisse romande. La ponctualité des correspondances, à savoir le taux de voyageurs pour lesquels la correspondance est assurée, a elle aussi évolué favorablement, avec une progression de 0,6 à 96,9 points. Ce résultat s’explique par une meilleure planification des chantiers et une tendance à la concentration des travaux sur les périodes de faible trafic comme les week-ends.

De plus en plus de clients renoncent à acheter leurs billets au guichet, si bien que la part de libre-service a de nouveau progressé de 3,1 points à 84,5%. Les canaux numériques (Internet et téléphonie mobile) représentent au total 32,4% de toutes les ventes de billets (+5,8 points). Ces chiffres témoignent de la réalité du virage numérique dans les canaux de distribution des CFF.

Résultat du groupe en progression – RailFit20/30 maintient le cap.

Les CFF ont clôturé le premier semestre 2017 sur un résultat positif de 152 millions de francs (1er semestre 2016: 72 millions). Cette hausse s’explique en premier lieu par la bonne performance de CFF Voyageurs et de CFF Infrastructure, qui se reflète également dans la croissance du résultat d’exploitation. Le flux de trésorerie disponible après financement par les pouvoirs publics a pu être amélioré sur fond de légère hausse de l’endettement net porteur d’intérêts. Le taux de couverture de la dette a diminué de 7,5 à 6,7 grâce au résultat d’exploitation favorable. Sauf évolutions imprévues, le taux de 6,5 prescrit par la Confédération devrait donc pouvoir être atteint cette année.

Moteur essentiel dans ce domaine, le programme de renforcement de l’efficacité RailFit20/30 lancé en septembre 2016 porte d’ores et déjà ses fruits. L’augmentation des charges opérationnelles a pu être limitée à 0,5% au premier semestre. L’effectif s’inscrit à 32 875 collaborateurs, soit 242 de moins qu’au premier semestre 2016. La réalisation de nouvelles économies reste toutefois un thème prioritaire, comme le montre le résultat de CFF Cargo ou la progression des charges d’exploitation due aux diverses mises en service (p. ex. tunnel de base du Saint-Gothard). Avec le programme RailFit20/30, les CFF veulent se donner les moyens de freiner la hausse des coûts globaux du chemin de fer et de renforcer leur compétitivité. Dans le même temps, des investissements ciblés doivent permettre de réaliser des aménagements ainsi que de proposer des offres innovantes et attrayantes.

CFF Voyageurs: hausse du nombre de passagers – stabilisation des recettes.

La hausse des prix introduite au changement d’horaire 2016/2017 porte ses fruits en trafic voyageurs. Dans le même temps, les recettes du trafic voyageurs international ont augmenté. Le résultat semestriel a ainsi progressé de 29,9 à 59,8 millions de francs en glissement annuel. Le nombre de passagers des trains CFF s’inscrit de nouveau en hausse par rapport à la période de référence (+1,3% à 1,25 million de personnes par jour). Le nombre de voyageurs-kilomètres, en revanche, n’affiche qu’une hausse marginale de 9 333 à 9 358 millions. Ce tassement de la croissance s’explique en partie par la mise en service du tunnel de base du Saint-Gothard, qui réduit la distance sur l’axe nord-sud. Par ailleurs, il reflète les interruptions de lignes dues aux chantiers, qui ont contraint les usagers à utiliser le service de remplacement. À la fin juin, le nombre d’abonnements généraux en circulation s’inscrivait à 469 841 unités (+2,4%). Le nombre d’abonnements demi-tarif, quant à lui, atteignait 2 439 500 unités (+4,8%).

CFF Immobilier: repli des ventes – hausse des produits locatifs.

Le résultat semestriel de CFF Immobilier a diminué, passant de 173 à 127 millions de francs. Ce recul est imputable à la diminution des ventes immobilières. Les produits locatifs de tiers, pour leur part, ont crû de 224 millions à 236 millions de francs en glissement annuel. Le chiffre d’affaires réalisé avec des tiers dans les 32 plus grandes gares a augmenté à 796 millions de francs (1er semestre 2016: 780 millions).

CFF Cargo: un premier semestre difficile.

À l’instar de l’ensemble de la branche des transports en Suisse, CFF Cargo Suisse a connu des difficultés dès le début 2017, au point de clôturer le premier semestre sur une perte de 25 millions de francs (1er semestre 2016: -4 millions). Le trafic d’exportation/d’importation, notamment, a enregistré un net recul, tout comme le trafic par wagons complets. Au total, la prestation de transport de marchandises s’est accrue de 2,1% à 8,58 milliards de tonnes-kilomètres nettes. Avec 157 millions de francs, SBB Cargo International a enregistré un chiffre d’affaires record et amélioré son résultat semestriel à 8 millions de francs (1er semestre 2016: 3 millions), mais ces chiffres ne tiennent pas encore compte de l’interruption de la ligne Bâle–Karlsruhe, prévue du 12 août au 2 octobre. Par ailleurs, le potentiel du nouvel axe nord-sud par le Saint-Gothard ne peut pas encore être pleinement exploité en raison des temps d’arrêt prolongés aux frontières. À cela s’ajoute l’interdiction de l’axe de Luino (Luino–Novara) pour cause de chantiers. Diverses mesures ont été prises pour soutenir notamment la coordination internationale des chantiers et des horaires.

Le résultat de CFF Cargo souligne la nécessité de développer de nouveaux programmes de hausse de la productivité, d’automatisation et d’adaptations structurelles. De fait, la conjoncture restera difficile et le processus de désindustrialisation se poursuivra. Le marché connaît actuellement des transferts de sites de production, comme dans le secteur sidérurgique, et des cessations d’activités. Cette évolution, encore accélérée par la fermeté du franc, se traduit par un nouveau recul du chiffre d’affaires. CFF Cargo ne dispose pas encore de la souplesse nécessaire pour faire face à ces changements: ses coûts structurels sont encore trop élevés et ses processus trop complexes. Son objectif est de renouer le plus vite possible avec les bénéfices. Un programme d’assainissement a donc été élaboré en vue de réaliser d’ici à 2020 des économies durables de 80 millions de francs. Ces mesures accompagneront le programme d’efficacité RailFit20/30, déjà en cours à l’échelle du groupe.

CFF Infrastructure: résultat positif.

CFF Infrastructure affiche un résultat semestriel positif de 15 millions de francs (1er semestre 2016: -75,7 millions). Cette progression repose notamment sur la baisse des frais administratifs et la hausse de la productivité. En fin de semestre, les ressources issues de la convention sur les prestations avaient été exploitées à hauteur de 92%; les volumes d’entretien planifiés ont été majoritairement respectés. Les ressources n’ont pas été utilisées dans leur totalité en raison de la hausse de la productivité. En outre, plusieurs projets d’investissement ont été retardés et les CFF sont parvenus à renforcer encore l’efficacité de l’entretien. Les CFF estiment que toutes les ressources devraient avoir été exploitées d’ici à l’expiration de la convention sur les prestations 2017-2020.