De quoi le nouvel Internet gratuit à bord des trains est-il capable?

Pourquoi le WLAN n’est-il pas judicieux à bord des trains suisses? De quoi le nouvel Internet gratuit FreeSurf CFF est-il capable? Éclairage avec Jörg Halter, auteur d’études pour le classement télécom «Bilanz» depuis 20 ans.

Temps de lecture: 4 minutes

Jörg Halter, pouvez-vous nous expliquer succinctement ce qui distingue le WLAN à la maison du WLAN à bord d’un train?
Par définition, le WLAN est une connexion intérieure sans fil qui relie à l’Internet un raccordement filaire ayant un débit d’une rapidité idéale, ce qui est toujours le cas lorsque cette connexion est fixe. Or, dans les moyens de transport tels que le train, ce raccordement relié par fil n’est pas du tout disponible. Seule la radiotéléphonie mobile est donc une option; bien entendu, elle ne permet pas d’atteindre une qualité parfaitement équivalente.

Les clients et les médias souhaitent le WLAN à bord des trains. Pouvez-vous le comprendre?
Oui. Tout cela était vrai autrefois. Mais le WLAN à bord des moyens de transport ne ne représente un avantage que si la couverture de radiotéléphonie mobile est mauvaise. Au niveau international, la Suisse est connue pour être un pays présentant une couverture pratiquement totale, également le long des lignes ferroviaires. Les opérateurs de radiotéléphonie mobile se sont entendus et peuvent à présent offrir une couverture extrêmement étendue. En installant par ailleurs des amplificateurs et des fenêtres laissant passer les ondes dans les trains, les CFF optimisent encore la qualité de la réception mobile. Installé en sus, le WLAN à bord des trains aurait plutôt tendance à causer des ralentissements: il doit dans tous les cas accéder aux mêmes antennes que les smartphones.

Mais le WLAN est bien installé à bord des trains internationaux...
Les pays voisins du nôtre disposent d’une couverture nettement moins bonne en surface. Le WLAN, qui stocke des données en tampon et passe d’une antenne d’opérateur à une autre, est alors une solution judicieuse. Par ailleurs, contrairement à ce qui s’est passé en Suisse, les opérateurs de radiotéléphonie mobile de ces pays n’ont pas su s’entendre sur une manière commune d’assurer la couverture le long des voies et dans les tunnels. Cela détériore encore la desserte. Les entreprises ferroviaires étrangères utilisent le WLAN en Suisse; de même, les CFF doivent recourir à cette technologie à l’étranger.

«Le grand nombre d’antennes le long des lignes garantit une qualité meilleure que le WLAN à bord des trains.»
Jörg Halter

Comment évaluez-vous la desserte le long des lignes ferroviaires?
Je l’ai déjà dit: en Suisse, nous avons une situation particulièrement favorable en matière de couverture en radiotéléphonie mobile. Le grand nombre d’antennes le long des lignes garantit une qualité meilleure que le WLAN à bord des trains, qui n’offre pas un accès plus rapide vers l’extérieur. De plus, on construit constamment de nouvelles antennes afin de répondre aux besoins accrus de liaisons radio vers l’extérieur du train. Des progrès ont déjà été faits, mais de manière très progressive; les voyageurs ne les perçoivent donc plus guère. Sans compter qu’il n’y aura jamais une desserte véritablement à 100%. Les constructeurs de réseaux de radiotéléphonie mobile doivent faire face à un grand nombre d’obstacles tels que des emplacements d’antennes inadéquats, la croissance de la clientèle, la rapidité des appareils mobiles ou l’accroissement du volume de données. Comme toutes les autres entreprises de transport, avec ou sans WLAN, les CFF sont tributaires de ces infrastructures.

Quel est l’intérêt d’une liaison gratuite à Internet à bord des trains pour les voyageurs, en définitive?
Plus de la moitié des utilisatrices et utilisateurs mobiles bénéficient d’un tarif forfaitaire. Le nombre de ces bénéficiaires progresse au fur et à mesure que les opérateurs introduisent de nouvelles offres, réduisant l’intérêt des connexions gratuites. Mais outre la Wi-Fi gratuite en gare, les CFF proposent avec «FreeSurf CFF» une véritable innovation à celles et ceux qui n’ont pas encore un abonnement forfaitaire. Après une inscription unique à l’appli FreeSurf CFF, les CFF prennent en charge les coûts de connexion et les clients surfent gratuitement sur Internet. En lieu et place d’un raccordement WLAN à sélectionner en plus et qui est en outre souvent plus lent que la radiotéléphonie directe, les voyageurs conservent leur connexion habituelle avec leur smartphone. Les CFF prennent ces coûts en charge, ce que les voyageurs apprécient.

FreeSurf CFF est-il tourné vers l’avenir?
La solution visée par les CFF est parfaitement en phase avec l’évolution du marché. Par exemple, l’introduction prochaine de la technologie 5G n’entraîne aucun changement; il n’en résulte ni retards, ni adaptations. Ce service reste toujours le même lors de chaque nouveauté dans l’appli, sans que les voyageurs ou les CFF n’aient rien à entreprendre. C’est donc une bonne solution d’avenir.

Comment fonctionne FreeSurf CFF

Source: CFF

Revue de presse du 19 octobre 2018 sur le thème FreeSurf