Le nom du nouveau projet, «Compass», annonce la couleur: le Facility Management repositionne les services de nettoyage et de technique des gares. L’objectif de fournir des gares sûres et propres dans lesquelles la clientèle se sent à l’aise reste inchangé. Ce qui change, en revanche, c’est la répartition des tâches de Facility Management et, en particulier, de nettoyage. Alexander Muhm, responsable de la division Immobilier, explique dans une interview pourquoi le projet «Compass» n’est pas un programme d’économies, et pourquoi ce repositionnement est nécessaire.
Peut-on économiser avec «Compass»?
Le projet «Compass» n’est pas une mesure d’économie. Il permet d’offrir de meilleurs services à la clientèle. La qualité reste au moins aussi élevée, ce qui est particulièrement important au vu des mesures d’hygiène découlant du coronavirus, appliquées aux CFF dans leur ensemble. La quantité de travail reste donc pratiquement inchangée dans toute la Suisse.
Alors, pourquoi ce projet est-il nécessaire?
Il s’agit d’harmoniser des situations qui ont évolué sans concertation jusqu’à présent. Voici certaines des questions que nous nous posons: quels travaux faisons-nous nous-mêmes, où avons-nous besoin de personnel temporaire et quels services achetons-nous à l’extérieur? Nous avons décidé de concentrer à l’avenir nos ressources opérationnelles sur les grandes et moyennes gares, où passent environ 80% des voyageuses et voyageurs. Les interventions de nettoyage et d’exploitation du personnel des CFF vont être renforcées. Les tâches de Facility Management des petites gares, principalement en périphérie ou à la campagne, sont confiées à des prestataires externes. C’est d’ailleurs une opportunité pour les entreprises locales et régionales.
Des emplois seront-ils supprimés, comme le dénoncent les syndicats?
Non, cette critique est fausse. Nous avons tenu à mettre au clair les rapports de travail dans le cadre du programme «Compass». Les 130 à 150 collaboratrices et collaborateurs concernés travaillant dans le nettoyage pour les CFF sont actuellement employés par des entreprises temporaires. Ils n’ont pas de contrat de travail avec les CFF. Le travail actuellement effectué par le personnel temporaire sera transféré à des prestataires de services externes. Cela a mis le SEV sur le qui-vive. Une chose est sûre: nous allons créer 30 à 50 emplois en interne aux CFF, et en externe, la quantité de travail restera à peu près la même.
Qu’advient-il des autres emplois, représentant une centaine de collaboratrices et de collaborateurs?
Le travail fourni par les quelque 100 collaboratrices et collaborateurs qui font la différence reste sur le marché du travail. Les CFF offrent à tous les collaboratrices et collaborateurs externes actuels la possibilité de poser leur candidature auprès des futurs prestataires de services. Le travail n’est donc pas réduit et l’offre globale d’emplois reste à peu près la même.
Une pétition contre cette mesure a été lancée par les syndicats. Ils émettent une critique: Vincent Ducrot n’a pas accepté cette pétition. Qu’est-ce que cela signifie?
La responsabilité de «Compass» incombe à la division CFF Immobilier, et donc à moi en tant que membre compétent de la direction. J’ai déjà proposé plusieurs rendez-vous au syndicat pour recevoir la pétition en personne, en compagnie de deux membres de la direction de CFF Immobilier. Au demeurant, les CFF ont veillé dès le départ à ce que leurs collaboratrices et collaborateurs, ainsi que le personnel temporaire, soient informés de manière continue et transparente, afin qu’ils sachent ce qui est prévu dès l’été prochain. Nous avons également un échange régulier avec le SEV.
Alors, quand le programme commence-t-il?
La mise en œuvre devrait débuter dans un an. Elle se déroulera par étapes entre la mi-2022 et la fin 2023.