Mieux connaître les flux de voyageurs: ce qu’il en est vraiment

Les CFF entendent rendre les gares aussi sûres et agréables que possible. Ils doivent garantir la sécurité des lieux et la renforcer là où c’est nécessaire, optimiser les plans de nettoyage, identifier les goulets d’étranglement, gérer correctement les flux de personnes et veiller à ce que la bonne offre se trouve au bon endroit, par exemple les distributeurs de billets ou les magasins d’alimentation. En résumé, les informations sur les flux de personnes servent à dimensionner, optimiser et entretenir les gares et l’ensemble du système ferroviaire.

La clientèle profite de gares sûres et bien conçues, bénéficie d’un nettoyage bien organisé, d’informations et de sièges placés aux bons endroits et de passages correctement dimensionnés. Lors de projets de transformation, les informations recueillies permettent aux CFF de dimensionner correctement les structures d’accès du public. En outre, les clients rencontrent ainsi moins d’obstacles et de goulets d’étranglement; ils sont identifiés et évités d’emblée. Enfin, la clientèle trouve les bons magasins et l’offre de vente adéquate, exactement là où elle correspond à ses attentes.

Bien entendu, les chiffres d’affaires sont également au rendez-vous lorsque l’offre dans les gares correspond à ce que la clientèle recherche. Mais ce n’est pas l’objectif premier. Il s’agit avant tout de sécurité et de qualité de conception. Autre aspect important: aucun lien n’est établi avec des données personnelles. L’objectif est que les voyageuses et voyageurs, ainsi que toutes les personnes présentes dans les gares, se sentent en sécurité et à l’aise, et que les services adéquats soient disponibles au bon endroit.

Non. Les CFF utilisent d’ores et déjà un système de mesure de l’affluence. Depuis plus de dix ans, ils dénombrent les usagers des plus grandes gares de Suisse. Depuis deux ans, ils font de même sur les quais.

Aujourd’hui, les CFF dénombrent les personnes qui passent à l’entrée et à la sortie, et en partie aussi dans les gares. Les flux de personnes sont analysés de manière sporadique: comment les gens se déplacent-ils dans la gare? Nous envisageons de généraliser cette approche. Par exemple, nous souhaitons savoir où et à quelle heure il y a de grands rassemblements de personnes ou si de nombreuses personnes s’arrêtent au kiosque avant de se rendre sur le quai.

À l’origine, il était prévu, comme option, de permettre une différenciation par segments de clientèle. Après avoir évalué les avantages de cette option, la Direction du groupe a décidé d’y renoncer et de se concentrer sur les fonctionnalités essentielles.

Non, rien de tout cela. Le système que les CFF souhaitent acquérir doit uniquement relever les flux de personnes, mais sans distinguer les individus ni capter d’images. C’est déjà le cas aujourd’hui et il en ira de même à l’avenir.

Non, pas du tout. Les CFF n’utilisent pas la reconnaissance faciale, ni aujourd’hui ni à l’avenir. Ils ne collectent pas non plus de données biométriques.

Sans compter que toutes les données sont collectées de manière anonyme et qu’il est impossible de les désanonymiser par la suite.

L’appel d’offres sur la plateforme «Simap» était formulé par des professionnels pour des professionnels. Il était donc très technique. Il était également ambigu par endroits, ce que les CFF regrettent. Cela a donné lieu à de mauvaises interprétations et à des déclarations erronées dans les médias. C’est la raison pour laquelle les CFF ont complété l’appel d’offres le 22 février, avec des précisions et clarifications (PDF, 123 KB).

Les CFF comprennent les craintes concernant la collecte et de l’utilisation des données. Ils saluent le débat public qui s’est fait jour à ce sujet.

La protection des données est essentielle pour les CFF. Ils sont conscients des risques. C’est pourquoi les CFF ont informé le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) à un stade précoce du projet de nouveau système de mesure de l’affluence. Ce dernier assure dès lors un suivi en matière de surveillance. L’appel d’offres exige explicitement que seules les offres qui respectent les dispositions en matière de protection des données soient prises en considération. Bien entendu, les CFF respectent la législation en vigueur concernant la protection des données.

La Direction du groupe CFF a examiné le projet de près. Le constat est clair: les informations sur les flux de personnes sont importantes pour dimensionner, optimiser et entretenir les gares et l’ensemble du système ferroviaire. En revanche, elle est parvenue à la conclusion qu’il fallait renoncer aux segmentations de la clientèle proposées en option, telles que l’âge, le sexe ou la taille, car l’utilité pour l’activité principale qu’est le transport ferroviaire n’est pas suffisamment établie. En outre, les CFF ont entendu et pris au sérieux les craintes exprimées par les milieux politiques et le public. Le CEO des CFF Vincent Ducrot a déclaré, lors de la conférence de presse de bilan du 13 mars 2023: «La confiance dans les CFF est très importante pour moi.»

Remarque: il existe des systèmes qui enregistrent l’âge et le sexe à l’aide de méthodes purement statistiques. Les CFF ne les auraient acquis que s’ils étaient entièrement conformes à la protection des données.

Les CFF vont maintenant adapter leur appel d’offres. Afin de mettre en œuvre correctement les adaptations nécessaires du point de vue de la procédure, ils interrompent provisoirement l’appel d’offres. L’appel d’offres adapté devrait être publié au deuxième trimestre 2023. Les CFF réaliseront une analyse d’impact relative à la protection des données personnelles pour les offres qui leur seront soumises. Ce n’est qu’après examen par le Préposé fédéral à la protection des données (PFPDT) que les CFF feront leur choix. L’adjudication aura donc probablement lieu au premier trimestre 2024 au lieu de juin 2023 comme prévu jusqu’à présent. Le système sera mis en place probablement à partir du début 2025.

Le système de mesure de l’affluence et la vidéosurveillance sont deux choses complètement différentes et indépendantes l’une de l’autre. Dans le cas du système de mesure de l’affluence, aucune image n’est capturée, contrairement à la vidéosurveillance.

Les CFF utilisent la vidéosurveillance aussi bien pour la protection et la sécurité de la clientèle et du personnel que pour des raisons d’exploitation. Pour les CFF, la surveillance vidéo est un élément important pour renforcer le niveau de sécurité à bord des trains, pour la clientèle comme pour le personnel. En cas d’agression contre le personnel, les images servent en outre de preuve importante en cas de plainte pénale. La vidéosurveillance dans les trains aide également les CFF à apporter une aide immédiate en cas d’urgence (y compris médicale). Si quelqu’un appuie sur le bouton SOS à bord d’un train, des images sont transmises à la centrale d’intervention de la Police des transports pour la suite des opérations de secours.

Actuellement, il y a environ 2400 caméras vidéo dans les gares, les immeubles et autres infrastructures et environ 22 300 caméras vidéo dans les trains. L’utilisation de caméras vidéo est clairement réglementée par l’ordonnance sur la vidéosurveillance dans les transports publics (OVid-TP).

Seule la Police des transports CFF a accès à ces données. La Police des transports CFF enregistre et évalue les données vidéo uniquement dans le cas d’événements qui le justifient. Le transfert des données aux forces de police locales est soumis à des règles strictes. Dans les gares, la durée d’archivage des donnés vidéo est limitée à 120 heures. Suivant l’âge des véhicules, elle peut également être plus courte dans les trains. Au terme de ce délai, les données sont automatiquement supprimées. Vous trouverez d’autres informations sur la page web Informations relatives à la protection des données: vidéosurveillance.

L’augmentation du nombre de caméras vidéo est principalement liée à l’extension de l’offre (p. ex. Léman Express dans la région de Genève) et au fait que les caméras font partie des exigences fixées pour le nouveau matériel roulant. L’objectif est de continuer à renforcer le niveau de sécurité, pour la clientèle et pour le personnel. La vidéosurveillance fait donc désormais partie de l’équipement standard dans tous les transports publics, au niveau national et international.

Comme autre élément de sécurité, les CFF étudient l’utilisation de bodycams par la Police des transports (TPO). En cas d’incident, celles-ci servent à la désescalade des conflits, à la réduction de la violence et des menaces contre les agentes et agents et à la conservation des preuves. En accord avec le PFPDT, les CFF avaient testé l’utilisation de bodycams entre mars 2017 et janvier 2018. Les résultats étant concluants, les travaux en vue d’une éventuelle introduction se sont poursuivis en accord avec le PFPDT. Dès que les CFF auront pris une décision définitive, ils informeront sur la procédure et la doctrine d’intervention.